J’habite au 3ème âge, un récit drôle et émouvant sur la colocation intergénérationnelle

Quand Stéphane Audouin, dit Mathurin, arrive à Paris pour ses études, il ne se doute pas que sa future coloc’ s’appellerait Germaine, et surtout, qu’elle serait âgée de 96 ans !  Après deux ans, il témoigne sur la colocation intergénérationnelle. Le résultat ? Une succession d’anecdotes drôles et touchantes illustrées par l’auteur.

Mathurin était présent lors de notre dernier Apéro Coloc, découvrez son histoire:

Voici la suite de notre entretien avec Mathurin :

 “Dites-nous en quelques mots de quoi parle ‘J’habite au troisième âge’?”

J’habite au troisième âge parle d’une cohabitation intergénérationnelle entre un étudiant et une personne âgée. Ils ont soixante ans d’écart. De saynète en saynète, près d’une centaine au total, toutes titrées, on suit la vie en commun de cet improbable duo.

Qu’est-ce qui vous a amené à partager le logement d’une personne âgée?

En 2008, j’arrive en région parisienne sans argent ni logement, muni d’une simple carte d’étudiant. On me parle de la création récente d’associations permettant à des étudiants de loger chez une personne âgée. Le principe est simple : un peu de son temps contre une chambre chez l’habitant. Ayant déjà vécu avec mon arrière-grand-mère, je suis emballé par l’idée.

Quel est votre meilleur souvenir ? Et le moins bon? Et le plus drôle?

• Pour un des meilleurs souvenirs, j’ai une anecdote qui me revient en tête et qui n’a pas été consignée dans mon livre :
Durant un weekend, Germaine me demande de descendre à la cave pour remonter du vin.
-Germaine, il ne reste que deux bouteilles mais je n’arrive pas à lire les étiquettes, les images sont effacées.
-Montez-en une, on saura au premier verre si c’est du vinaigre.
La première gorgée est un délice. Martial (un des fils de Germaine) arrive dans la cuisine et aperçoit la bouteille débouchée. Il se précipite sur un verre et me le tend.
– Servez-moi donc un verre, ce n’est pas tous les jours que l’on ouvre une bouteille à 400 euros.

• Le moins bon souvenir est mon départ de la maison. À ce moment-là, j’ai l’impression d’abandonner Germaine, je me sens coupable.

• Le plus drôle pour moi :
Germaine se réveille en pleine nuit, elle m’appelle, affolée.
– Je ne peux plus bouger mes jambes, je suis paralysée !
– Calmez-vous, j’enlève vos draps et vous allez essayer de bouger vos jambes.
Je soulève la couverture et découvre que Germaine s’est couchée en enfilant ses deux jambes dans une jambe de son bas de pyjama.

Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre?

Lorsque je me suis présenté le premier jour, le fils ainé de Germaine (Thierry) m’a dit que si je pouvais faire un livre sur cette expérience, cela pourrait aider l’association à promouvoir les colocations intergénérationnelles.
L’idée de faire un livre m’a vraiment paru évidente lorsque je suis parti de chez Germaine. Avant d’être un livre pour témoigner d’une collocation intergénérationnelle, je voulais laisser un souvenir de Germaine à sa famille, notamment à son petit-fils, Hugo.

Comment avez-vous mené à bien ce projet ?

J’ai commencé par écrire les anecdotes. Le style d’écriture est direct, sous forme de dialogue. Pour montrer l’atmosphère des lieux, j’ai décidé de faire des illustrations. Il m’a fallu du temps pour trouver un éditeur car l’illustration pour adultes n’existe pratiquement pas en France, c’est considéré comme un risque pour beaucoup de maison d’édition. Par chance, j’ai rencontré Emmanuel Lemieux qui a tout de suite cru en ce livre. Je profite de l’occasion de le remercier encore une fois pour m’avoir permis de concrétiser ce projet.

Quel serait vos trois conseils pour nos futurs colocs afin qu’ils vivent une expérience positive et gardent de bons souvenirs?

Allez au-delà des préjugés, sachez faire des compromis et respectez l’espace de chacun, c’est la garantie d’une bonne cohabitation 😉

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